jeudi 19 mars 2009

Missiones




San Ignacio Mini

Les Missions sont encore aujourd´hui un exemple d´utopie sociale reussie, qui a dure plus de 70 ans et qui a conduit, pour cette raison, a classer le site patrimoine mondial de l´humanite. C´etaient de petits villages perdus dans la jungle, generallement construits sur une butte. Les Jesuites, pas plus de trois par mission, pour quatre mille indiens Guarani, respectaient la structure sociale en place en integrant l´autorite des casiques. Ils developpaient leur savoir faire en matiere de construction, de production agricole et d´enseignement, tout en catholicisant la communaute. L´art jouait un role fondamental de communication entre les europeens et les natifs. En echange, les indiens etaient proteges de l´esclavage que pratiquaient les Portugais du Bresil. Cette experience sociale a ete interrompue par la couronne espagnole car les Jesuites, apprecies, etaient devenus genants dans la conquete du territoire.

On laisse l´air climatise, le patio debordant de plantes aquatiques et la penombre du musee pour les ruines. Un guide, descendant des indiens Guaranis, a l´etrange visage brule, nous emmene au depart de la grande allee principale. Dans la perspective que forme la voute des arbres exotiques, on apercoit les restes de roche rouge d´une facade d´eglise richement sculptee, temoins du passe qui portent plus de force que n´importe quelle eglise en parfait etat. L´image fait reference a ces temples perdus dans la jungle que l´aventurier decouvre, ebahi par la lueur doree du tresor. C´est le soleil, frottant ses derniers rayons roses sur les bas reliefs, qui illumine le portique de cette presence magique.



Santa Ana

Nous penetrons enfin dans cet etrange fouilli de pierres et de jungle melange. Le travail de nettoyage et mise en valeur des vestiges est important mais ne suffit pas a oter le charme mystique de la culture ensevelit sous la nature. Les traces sont tenues. La grande place vide, que brisent seulement quelques palmiers perdus, est bien aux memes proportions que celle de San Ignacio. Mais la facade de l´eglise est ecroulee en tas de blocs sur les grands degres qui en tenaient le socle. Seule partie bien presente, le cimetiere, abandonne seulement depuis les annees 80. La visite en est saisissante. On dirait un authentique decor de film d´horreur. Les tombes, envahies par la vegetation, dressent desesperement leur croix de beton. Les caveaux ouverts laissent entrer les raies de lumiere dans la crypte, ou des cercueils poussiereux gisent, beants, dans les decombres. Dans un mausolee a la porte degondee, des racines de ficus etrangleur ecartent les fentes des murs. Lezarde par ces membres noirs et envahissants, le pretencieux monument semble attaque par une gorgone petrifiee. Du toit, jaillit une touffe demesuree d´arbres enchevetres. On quitte ce theatre cauchemardesque, ou seul manquent les morts, qui sont partis pendant la nuit...

1 commentaire:

Unknown a dit…

Salut les Indianas Jones!
Attention aux serpents.