dimanche 30 novembre 2008

Arequipa la Blanche

Monasterio Santa Catalina
Ville dans la ville





lundi 24 novembre 2008

Lima





Capitale de plus de 8 millions d´habitants, Lima s´etend entre les premiers reliefs de la cordillere et la cote pacifique, a perte de vue. Indifferents a la topographie vallonee, les quartiers multicolores recouvrent des collines entieres et grimpent a l´assaut des premiers contreforts des Andes. Amoncellement des petites baraques de beton, tels des legos en vrac, la colline voit ses contours deformes par l´architecture vernaculaire. Quelques angles surgissent de par et d´autres, des antennes, des poteaux. Turquoise, rouge, orange, jaune se detachent joyeusement du brun profond des montagnes.





La ville s´ést agrandie en digerant peu a peu les villages alentours. Miraflores, San Isidro et Barranco, les trois quartiers phares, chic pour les uns, choc pour les autres, accrochent le vieux centre aux falaises du bord de mer et conferent a la capitale un air maritime... Qui se retrouve dans toutes les assiettes car ici, le ceviche, specialite a base de poisson marine, est incontournable. A Lima, l´ocean se surplombe depuis la corniche. Seules les voitures du peripherique longent la cote et ont acces aux plages de galets. Au bord, on se sent tout petit, coince entre une ville tentaculaire appuyee sur les montagnes desertiques et l´ocean sans limite. De hauts buildings aux style annees 80 et quelques palmiers parachevent le tableau de la cote. Apres trois jours de visite, il m´est impossible de m´orienter et de comprendre la structure de la ville. De grandes arteres geantes ouvrent des breches dans les quartiers, des voies aux allures d´autoroutes parcourent la ville. Des milliers de voitures y circulent sans repit. Klaxons et vitesse sont de rigueur, on se croirait dans une fete forraine au stand des auto tamponneuses. Lima se parcourt en taxi ou en combi.
On ne peut etre indifferent aux visages de Lima, a son agitation permanente, a son architecture. Le vieux centre colonial a la memoire hispanique s´est fait rattraper par une architecture contemporaine aux formes simples et colorees. Des resurgences de temples en adobe, pyramides funeraires, du temps des Incas font des apparitions soudaines au milieu de compressions urbaines. La ville est comme un immense jeu de cubes qui se sont emboites et empiles au gres des besoins.




Facade Plaza de las Armas

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Vol Panama Lima

Pour aller a l'aeroport, la route traverse les quartiers d´affaires: une tour sur deux est en construction. La facture mediocre de ces squelettes modernes laisse a penser que l´avenir delabre du vieux centre leur est aussi destine. Decolage pour Bogota, entoures de Colombiens et de toute la palette des peuples americains. Les caides de la drogue, accompagnes de leur poulettes de luxe, donnent a notre vol une allure romanesque de film d´espionnage. Decolage! Adieu Panama, adieu Amerique centrale, a nous les immensites de culture et d´espaces de l´Amerique du Sud. Survol de la vallee/plaine d´altitude de Bogota: agriculture industrielle, paysage familier de la vieille Europe. Aeroport demode, on passe nos heures d´attente a deambuler de duty free en salons endormis, sur fond de balai aerien. Sur la piste, les vehicules tous specialises dans une fonction, ont chacun une forme particuliere, comme des insectes. Les petits bonhommes de couleur qui les conduisent s´agitent nonchalament dans tous les sens pour preparer les avions en retard. Les equipages en costumes audacieux d´hotesses sexy et de stewarts impeccables prolongent cette danse de notre cote des baies vitrees. Decolage pour Lima, on arrive dans le brouillard sans avoir vu une miette du paysage. Seule au loin une ligne d´horizon hyper net: le coucher du soleil sur le Pacifique. A la sortie de l´aeroport, toujours dans notre roman de James Bond, un taxi brandit un panneau ´Sabrina Picot´. On evite la foule et les tracas et on quitte l´aeroport sans encombre. Le taxi file a travers la circulation sur une route flambante neuve, cadeau empoisonne des puissances commerciales pour faire accepter le TLC au Perou. Premiere impression de Lima: c´est la Los Angeles des Pauvres. C´est aussi la deuxieme plus grande ville au monde construite sur un desert.

dimanche 23 novembre 2008

Panama

Le bus de nuit qui nous emmene a Panama demare. Les DVD et les pauses dans les haltes impersonnelles se succedent. Frontiere panameenne en pleine nuit: joyeux bordel, plein de monde, qui vend nímporte quoi sur fond de musique latino. Immense contraste avec les frontieres inquisitrices des pays occidentaux. C´est reparti jusqu ´á Panama City pour toute la nuit. Le bus nous abandonne a 6 heures du mat´ dans la gare, immense hall commercial. Le Panama, comme on nous l´avait dit, est bien une fidele emanation exotique des USA. Un bus tunning tres rock&roll vintage nous rapproche du vieux centre.


On traverse la ville, qui a la fois se couche et se reveille, par une artere pietonne bordee de vitrines aux rideaux de fer. Petit dej dans le seul cafe ouvert, ambiance un peu glauque de gueule de bois post saturday night fever. On traine nos gros sacs jusqu´a notre pension, situee la ou commence le centre historique. Bel etablissement a la spendeur fanee, style metisse de mozaiques mauresques et de volees d´escaliers comme les grands hotels des annees folles.
Je suis seduit par ce charme que produisent les batiments de cette epoque coloniale florissante.


Apres une sieste au son de la rue agitee, on part a la decouverte de ce monument d´histoire qu´est le quartier de Casco viejo. Successions de ruines des palais, hotels particuliers, demeures de riches commercants et eglises. Tous ces batiments plus ou moins en ruines, offrent ici le spectacle de la vie deglinguee des locaux, accroches aux balcons, la le joyeux resultat d´annees de delabrement: jardins pirates croissants dans les decombres des facades encore debout.




On arrive a la cote, apres quelques belles places publiques et rues etroites. On deboule sur le front de mer par une grande place ouverte, d´ou on peut voir le spectacle de la ville moderne qui a succedee a notre eperon ancien. Au loin, se deploie sur l´horizon orageux une muraille de gratte ciels heterogenes, similaire a une ville chinoise portuaire. Au premier plan, quelques ports de pecheurs delabres et des embarcations de couleurs vives, offrent un contraste amusant avec la modernite en toc du water front a l´arriere plan.


Sur la mer, on peut voir depuis la place des fortifications, des dizaines de cargos en attente pour emprunter le canal.Tous ont des formes differentes, comme une armada de vaissaux Lego aux couleurs melangees. Puis quelques batiments a l´architecture plus moderne attirent nos regards. La terrasse abimee d´un ancien etablissement thermal, aujourd´hui jonche d´arbres colonisateurs, fini de deboiter les idees de grandeur dechue de ce quartier a l´histoire mouvementee.


samedi 22 novembre 2008

Depart pour le Perou

Apres un mois et demi passe au Costa Rica, on peut dire que ce petit pays d'amerique centrale nous aura tres bien accueilli. Avec beaucoup de nostalgie, nous laissons ces plages et ces forets tropicales derriere nous. Mais nous pensons surtout aux fermes de Andar et de La Flor, ainsi qu'a Yorkin, car nous y avons laisse de l'energie, de modestes realisations et des rencontres.

La suite des aventures sur vos ecrans tres prochainement...

En voyage aussi il faut prendre des vacances














Cliches à Jacó




Foret de nuages, reserve Santa Elena







Punta Arenas, ville ile sur le Pacifique

Pause au soda du port




Parque national Manuel Antonio










jeudi 13 novembre 2008

Finca La Flor

A 7 heures, une petite cloche annonce le desayuno. Fruits frais, muesli, flocons d avoines en bouillie, oeufs sur le plat, lait de chevre a peine trait, pain maison, bananes frites, pancakes au sirop de canne....Fabuleux.

Ensuite, chacun peut lire sur son panneau sa tache du matin et on y va. Je commence par une petite visite de la finca avec Joel. Les jardins et enclos occupent le haut du mamelon puis amorcent une descente en forte pente vers la foret plus basse. Chevaux, cochons et chevres, deux poules. Les potagers sont de petite dimension, accroches a la pente, quelques terrasses retenues par des yuccas, haies de vegetaux insecticides, carres de medicinales. Les mauvaises herbes sont ici acceptees a petite dose pour accueillir la biodiversite. La terre, noire et profonde, est amendee grace au compost, le lombri compost. Elle se repose souvent et les cultures tournent chaque annee. Elle en a de la chance! Sur les coteaux d en face, elle est bachee, labouree, surpaturee... La monoculture en mosaique est ici charmante mais tout aussi redoutable. J apprends que la finca appartient a une allemande qui a tout cree il y a quinze ans, je comprends mieux pourquoi l organisation est impeccable. La bodega des outils, les batiments des betes, les salles d accueil des volontaires, les salles de cours d espagnol...sont nomes et peints aux couleurs vives du Costa Rica, turquoise, rouge, orange.
Le biodigestor est en rade, ma mission sera de le remettre en marche pendant ces quelques jours. Sabrina quant a elle travaillera aux differents postes tels que les animaux, les jardins potagers, et la cuisine.





Dimanche 9 novembre, Vallee d Orosi

C est le jour des communions, tout le village est en fete, certaines maisons ont dressees de grandes tables dans le jardin, decorations de ballons jaune et blanc de rigueur. Depuis l eglise, on entend les chants des communiants en karaoke sur un fond de musique synthee au rythme dance, les parents tapent des mains...Depuis la terrasse d un soda, on assiste a la sortie de la ceremonie. Les enfants portent des costumes, semblables a des maries. Une fete foraine un peu deglinguee installlee a la sortie de l eglise anime l apres midi des familles endimanchees. Un manege surmonte d une poupee vulgaire au decollete volumineux et a la face peinturluree, se superpose a la perspective du fronton de l eglise, encadree par deux grands palmiers. Apres discussion le soir avec Joel, on apprendra que ce genre de situations burleques d Amerique centrale a fait l objet d un mouvement appelle la realite magique, ou surrealisme.

mercredi 5 novembre 2008

Adieux aux Caraibes

Village de Puerto Viejo, spot de surf et de touristes americains, etape technique pour nous, on avait besoin d'alimenter le blog depuis un internet, ce qu'on a trouve dans un hotel de backpackers. Hier soir, nous avons suivi en directe la victoire d'Obama, depuis la chouette terrasse du bar de l'hotel, en compagnie d'Americains beatniks qui hurlaient de joie.


Ce matin, reveil tres tot, recherche d'un petit dej dans les rues desertes, seulememt quelques vautours la tete dans les poubelles. Les americains ont fait la fete toute la nuit. Depuis le bus qui nous ramene a San Jose, adieux a la mer des Caraibes, la route dans l'autre sens nous rappelle les moments de "vacances" passes ici. Le bus traverse la jungle des montagnes, la route taillee dans la roche est surplombee par des falaises vegetales aux guneras geants. Changements de bus, traversee de banlieues sinistres sous la pluie: voies rapides, centres commerciaux, quartiers residentiels, comme en France, avec des bidons-villes. Puis on quitte l'urbain. La route nous emene dans de douces montagnes couvertes d'une campagne composee de petites fermes familiales, patchwork de couleurs et de textures dechire par quelques resurgences de pierre volcanique. Petite route defoncee, ou il parait improbable de passer pour un bus plein a craquer. Au hameau de La Flor, on descend en meme temps que deux volontaires qui nous accompagnent jusqu'a la finca de permacultura, comprendre ferme biologique integrale.
L'endroit est un replat de coteau, quelques batiments eparpilles dans un jardin, autour d'un centre d'accueil ou se passent les cours d'espagnols alternatifs. On decide de rester 7 jours. Notre chambre est un petit bungalow de chambres dortoirs et sanitaires, ouvert sur la nature, avec une avancee de toit bien pratique. Rencontre des volontaires:
Colin, americain, paysagiste, specialise dans le jardin comestible. Jenifer, quebecoise en annee sabatique. Amelie, etudiante allemande qui effectue son annee a l'etranger. Une Canadienne anglophone qui parait s'etre perdue la et un agronome salvadorien en stage a contrecoeur. Les discussions en Espagnol, anglais et Francais se croisent dans tous les sens, l'ambiance est geniale sous le toit sans murs du refectoire/cuisine. La fumee des fourneaux au feu de bois donne une saveur chaleureuse a ces moments passes ensemble, assis autour de la table de cette petite communaute. Repas vegetariens, autogestion, alcool prohibe. Le responsable, Boby, est un jeune d'environ 25 ans, c'est le premier artiste d'avant-garde que nous rencontrons, comedien et performer, il gere la ferme avec 2 ouvriers et les cours d'espagnol avec Venicio. Le soir meme, on regarde un DVD subversif.