Une passerelle emmene les visiteurs et traverse les innombrables bras de riviere transparents et langues de terre jonchees d´arbres serres en bouquets debordants. Ponton de metal transparent pose sur des piles de beton, l´ouvrage semble solide et durable, a l´epreuve des admirateurs agglutines par centaines sur les parapets, a observer des poissons ventouses remonter le courant. Comme des milliers de Gapeaux, eaux teintees de vegetal infuse, les ramifications du Rio Iguazu s´enchevetrent en un systeme magnifique de petites iles, parfois separees par d´immenses largeurs d´eau libre. Le fond n´est que de quelques dizaines de centimetres, grande dalle rocheuse sur laquelle court le delta a l´envers. Car Iguazu est un entonnoir geant. Apres plus d´un kilometre de traversee, la passerelle parvient a un belvedere ou se tassent les gens, balcon suspendu au dessus des biens nommees "gorges du diable". Le spectacle est reellement incroyable: convergeant la, des millions de metres cubes se precipitent dans un trou en amphitheatre dans une puissance inimaginable. L´effet d´optique de ce tapis convergeant, s´enfoncant et disparaissant dans la brume est hallucinant. On reste la, muet, a observer tant de violence dechargee en continu par la nature, sans que rien ne parvienne a rompre le saisissement. Ni les touristes, ni les photographes et les guides, dont les cris sont couverts par le grondement assourdissant des chutes, ne gachent le spectacle a sensation. De l´autre cote, la falaise se prolonge comme une longue marche horizontale, de laquelle tombent des lambeaux de cascades blanches, aspirant les guirlandes de plantes vers le vide. Le souffle du diable, nuee blanchatre de gouttelettes et de brume, agite les touffes de graminees detrempees; et mouille par bourrasque les touristes. Un panache s´eleve dans le bleu du ciel et claque en disparaissant dans l´air, comme la langue de serpent du demon fouettant sans relache. Grand moment d´emerveillement devant cette surprenante entreprise de la Nature.
mercredi 18 mars 2009
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