lundi 9 mars 2009

Mendoza

Nous nous reveillons dans un bus de nuit devant la peripherie agricole de Mendoza sur fond de monts enneiges de la cordillere des Andes. C´est le massif de l´Aconcagua, point culminant de l´Amerique. Les pointes saillantes, qui emergent des echarpes de nuages echappees du ciel gris, paraissant irreelles tant elles sont haut perchees au dessus de l´horizon de la plaine. Nous arrivons a la station centrale, que nous quittons a travers les echangeurs inhospitaliers du peripherique. Puis nous parvenons aux rues du centre, etrangement calmes en ce dimanche matin. Meme la rue pietonne est a peine reveillee. Nous posons nos bagages a la terrasse d´un cafe cosi, et devant nos cafes-medialunas(croissants argentins), nous savourons le charme de la ville. Nous sommes peu a peu envahis de sensations retrouvees d´urbanite familiere, que nous avions quittee depuis longtemps. La douce lumiere du matin, dans la fraicheur des ramures des arbres qui ombrent les trottoirs tranquilles, nous ramene a Paris, a la terrasse d´un troquet.

Ce qui caracterise l´urbanisme de Mendoza, c´est son systeme d´ecoulement des eaux. Et cela retient notre attention au premier regard: toutes les rues, toutes les allees des parcs, sont bordees de caniveaux profonds comme des canaux. Cela n´est pas destine a evacuer les eaux puisque nous sommes en plein desert, mais bien a irriguer la ville. Un reseau seculaire de canaux transporte l´eau des Andes jusqu´a la plaine et se diffuse en arborescence tentaculaire d´aqueducs et de canallettes, dans tout le territoire. Chaque rue se la ville est bordee de deux rigoles de chaque cote de la route, qui recoivent de l´eau courante a intervale fixe par un calendrier precis. Ainsi, les arbres d´alignement, omnipresents, se developpent a merveille en plongeant leurs racines dans l'humidite ainsi maintenue, pour former des tunnels de ramures au dessus des boulevards. Dans les parcs, les vannes deversent des filets d´eau par des rigoles gravees dans la terre jusqu´a la cuvette des arbres, puis se repandent dans les pelouses. Ce systeme se decline de multiples facons, et pas une artere n´y echappe.


Le Museum abandonne au coeur de limmense parc San Martin


la rue de Mendoza: sous le trottoir, un canal, les arbres sortent par des trous dans le beton



Plaza Italia, rappel des origines europeennes de la population


El Palenque, institution locale

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