dimanche 22 mars 2009

Gauchito Gil


Reveil au chant des oiseaux dans le fond du jardin. Nous prenons le petit dej´attables sous la pergola et partons pour le fameux sanctuaire du Gauchito Gil, a 8 kilometres de Mercedes. Dans toute l´Argentine, un veritable culte populaire est voue a ce gaucho (cowboy argentin) de legende, qui, parait il, protege les automobilistes et prodigue des miracles. Depuis la Patagonie, voila deux mois, les drapeaux rouges des petits sanctuaires du Gauchito ponctuent le bord de nos routes. Cette visite est un hommage rendu a ces milliers de kilometres, dans les bus d'Argentine, parcourus sains et saufs.

Nous longeons ainsi la nationale sous un soleil ardent, juste ventile par un petit souffle de vent. De part et d´autre, d´ immenses etendues broutees par les vaches. Quelques scooters charges de familles au complet, sans casque, tracent leurs routes. De vieilles Renault pleines a craquer, chaises et tables pliantes sur le toit, nous ignorent et les derniers kilometres vers le sanctuaire sont laborieux. Enfin, une tache rouge, dominee par un nuage de fumee de parrilla, emerge au loin comme un mirage. Des parkings, des restaurants, des bodegas apparaissent au bord de la route. C´est la! Accumulation informelle de boui-boui formant une rue, puis une autre, c´est un dedale de boutiques souvenirs et de lieux de recueillement. Le royaume du kistch. Chaque local est inacheve, rafistole. Il y grouille une vie debordante. Les familles viennent y festoyer le dimanche. Autour du sanctuaire de Gauchito Gil, rendu chauve a force d´etre touche a la tete, les cierges rouges brulent sans cesse. Et des couches successives se sont rajoutees, d´autres autels, un arbre rouge symbolique recouvert de cire, un preau, un musee. Jusqu´au plafond, des plaques d´immatriculation par milliers forment une cote de maille. Les offrandes sont classees et stockees dans le musee aux horreurs. Au plafond, les robes de mariee cotoient les velos, les poignards, les maillots de foot. Sur des etageres serrees, s´empilent des milliers de babioles poussiereuses et les murs sont couverts de plusieurs couches de photos de famille, de paquets de cigarette et autres amulettes. Sous le toit du sanctuaire, la foule se presse en cercle autour des musiciens. Ils font danser des couples en cadence, c´est le chamame traditionnel. C´est aussi le royaume des gauchos. Arpentant les allees, ils arborent leur magnifique tenue, le port altier et fier.

On retourne dans la rue des cantines. Devant chaque terrasse ombragee par des taules, une parrilla fume patiemment. Les cuisiners nous haranguent avec ferveur, on se laisse seduire par le plus virulant, un surexite en maillot de foot et casquette, qui siffle a tue tete en montant a fond le son du chamame. La carte que nous presente une chaleureuse mamie, en chapeau de cow boy, est grassement remplie de plats typiques. On commande des grillades, copieuses. Fabuleux dejeuner dans ce decor a la pointe du vernaculaire, au milieu de cette mecque populaire.


Pour ceux qui comprennent l´espagnol et qui veulent en savoir plus sur cette figure populaire:


Aucun commentaire: