mardi 3 mars 2009

Lago Escondido




Notre hotelier, et maitre de karate, trappu avec une gueule d'aventurier, connait bien son affaire: il nous conseille un sentier du parc national Lanin qui monte au Lago Escondido et rejoint des sources d'eau chaude a la frontiere chilienne. On prepare notre equipage et a 13h, on est dans le bateau qui nous conduit dans une communaute d'indiens Mapuches, d'ou part notre piste. On laisse les boutiques d'artisanat et les touristes pour remonter par une piste un vallon, au fond duquel on entend le torrent tailler son cours dans la montagne couverte de forets de ñires. On traverse quelques fermes isolees de familles Mapuche, petits taudis de bois a peine ecorce, au milieu de foutoirs eparpilles ou grattent les poules. La piste n'est qu'une etroite saignee dans le flanc des reliefs, qui monte et descend entre mamelons et ravines. On croise la riviere en sautant sur les galets bancals d'un guet, traversons de petites pampas aux arbres clairsemes. Tout semblerait completement oublie si la trace fraiche des roues d'un vehicule n'etait imprimee avec exactitude dans la poussiere du chemin. On croise au bout d'un moment le fameux fierro que l'on suivait. Il est conduit par deux rustiques bucherons et charge de bois mort, que ces indigenes recoltent dans le sous bois.
En fin d'apres midi, a travers le rideau de la foret, on distingue enfin les reflets du ciel bleu sur le fameux "Lac Cache". On suit la rive encombree de troncs echoues jusqu'a une pointe rocheuse. Et de l'autre cote, nous decouvrons une merveille: une petite crique de galets, lovee au creux d'un vallon s'ouvrant sur le lac qui fuit vers des monts enneiges. Cela sera notre bivouac. On se baigne dans l'eau froide du lac, dont le fond de sable noir reflette les rayons dores du soleil declinant. Lorsque le soir tombe, je gagne le cap qui s'avance dans les sombres profondeurs, malheureusement inhabitees par les truites de mon imagination. Nous prenons notre repas installes pres du feu, en admirant la nuit qui ensevelit doucement la silhouette des grands arbres. A l'horizon, les nuages noircis par la lumiere en contrejour, dessinent des figures imaginaires au dessus de la courbe des volcans.
Pour la premiere fois de notre voyage, nous nous retrouvons a camper vraiment seuls, dans une nature profonde, loin de tout. C'est un vrai bonheur et une grande quietude que de savourer cet instant de silence, trouble seulement des craquements du feu.




1 commentaire:

Claire & Nico a dit…

hello les artistes !
quel plaisir de vous lire et d'admirer vos talentueux coups de pinceaux, ça nous permet de prolonger un peu avec vous notre voyage sur ce si joli continent... et oui nous on est de retour au bercail, c'est à la fois un peu dur, mais chouette de commencer une nouvelle vie
continuez de profiter à fond - et de nous faire profiter :)
bises
claire et nico