Vite debouts et rendus a la gare le ventre vide, nous cherchons un bus pour le parc national de Lauca a trois heures de route dans les hauteurs de la cordillere...
Et ce jour la, nous avons traverse la Lune...Sortis des faubourgs residentiels bien alignes, le desert. Puis les contreforts de la chaine montagneuse parfaitements secs et denues de toute vegetation. Des vallees immenses, blanches sous le soleil sature, remontent a la perpendiculaire dans les profondeurs de la montagne. L´echelle demesuree de ce paysage est incomparable avec les proportions de l´Europe familiere. A 3000 metres d´altitude, une vegetation seche et clairesemee apparait. Des cactus aux branches torturees s´erigent tels des chandeliers prets a s´enflammer sous l´astre de plomb. A 4000 metres d´altitude, quelques ruisseaux et vigognes rentrent dans le decor. Le bus nous jette sur le bord de la route vide et poussiereuse. En face de nous, une pancarte indique le bourg de Chucuyo. Sur la place centrale, le vent siffle, pas un chat, tout est ferme. Quelques gamins jouent aux billes dans un coin et disparaissent a notre arrivee. Apres quelques rondes entre les maisons, une paysanne debonnaire nous ouvre enfin son restaurant routier et nous sert sa soupe d´alpaca. Nous prenons ensuite nos quartiers chez Dona Mati, hospedaje en adobe aux gabarits quechua. Nous ne passons meme pas la minuscule porte bleue de la masure!
Revigores, nous partons a la rencontre de ce paysage de plaine d´altitude. Une etendue de paturages humides s´etale devant nous cernee par une barre de montagnes fondantes aux couleurs d´epices. Au loin, s´etire une grande lagune argentee. Le sol est un etrange tapis de graminees naines extremement compactes. C´est comme si l´on marchait sur de la mousse a grande echelle! Entre ces nuages disjoints coule une eau fraiche et limpide. En realite, nous parcourons un immense reseau de suintements d´eau qui s´ecoule vers la lagune et cree cette tache verte au milieu du desert. Des vigognes et des alpacas paturent tout autour de nous. Leurs cadavres sont echoues sur la mousse de temps en temps, offerts aux charognes. Les nombreux flamands rose aussi paturent la tete dans les flaques et s´envolent en groupe vers les immensites de la lagune. Au loin, dominant l´amphitheatre des reliefs, emergent le volcan Parinacota et son petit frere, la neige de leurs sommets accrochant la lumiere rosee du coucher du soleil (parina:flamand en quechua).
samedi 20 décembre 2008
Parc de Lauca
Arica, ville frontiere, porte du Chili
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