On saute dans le premier bus pour l´Argentine, sans temps mort. Nous voila installes pour la journee dans nos fauteuils, parcourant les plaines infinies de la seche prairie patagonienne. Comme un disque raye, le paysage defile dans une monotonie lancinante. L´horizontale, sans horizon, a perte de vue. Une ligne electrique suit notre piste, lien politique tenu entre la civilisation et le vide. Ces territoires sont l´enjeu de conquete pour l´Argentine et le Chili, cars ils recelent en sous sol du petrole. Mais cette richesse, pompee inlassablement par de lourds moulins noirs, s´en va au loin par des tuyaux, et laisse derriere elle une nature violee encore plus desolee, sans profiter a personne ici. L'existance du poste frontiere, fantomatique, perdu dans toute cette vacuite, souligne l´absurdite de la limite administrative. Meme les interminables clotures de barbele, qui lacerent les steppes, semblent derisoires tant la desolation se joue des tentatives de l´homme de controler le vent libre. Un relief, un orage, un village de colons, un chemin secondaire qui se perd dans le lointain... ces quelques evenements ne suffisent pas a donner a notre voyage la densite du temps. Ce sont nos lectures qui seules remplissent nos reves, sur le fond jaunatre uniforme des deserts paturages.
lundi 12 janvier 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire