
Notre hotelier nous a prete un guide de trekking dans le massif, mais le depart est difficile, car l’entree du sentier est de l’autre cote d’une propriete enclose. Apres un bon moment de recherches, nous parvenons enfin a penetrer dans les profondeurs de la nature de plus en plus sauvage. Les pres cedent la place a des friches escarpees tombant a pic dans un torrent tumultueux. Le sentier s’y perd en chemins de chevre flous et sans issue, mais qui finissent par converger vers une piste de chevaux.
L’ascension peut alors commencer serieusement, jusqu’a atteindre les derniers bosquets d’arbres. La pente s’accentue et que les taons, toujours plus nombreux, nous tournent autour de la tete et nous piquent sournoisement. De quoi devenir fou si la progression a travers les pierriers n’etait cette epreuve qui demande toute notre prudence et toutes nos forces. Dans notre dos, le paysage du fond de la vallee s’eloigne pas apres pas, et l’horizon qui s’agrandit laisse maintenant deviner des lacs lointains aux eaux bleues comme le ciel.
Dans un ultime effort de casi alpinisme, nous atteignons notre but: un col sur la crete de la derniere barre rocheuse qui masque le pied du mont depuis la plaine. Nous voila seuls dans ce desert de cailloux de granit et mineraux aux couleurs metalliques. Le sommet du Cerro Castillo nous apparait enfin dans toute sa splendeur de roche noire striee. Nous sommes ecrases par son imposante stature. L’ombre aceree de sa silhouette ciselee de crenaux, aiguilles et donjons se projette sur les champs de neiges eternelles en contrebas. Mais le spectacle est encore plus grandiose lorsque nous parvenons de l’autre cote de la crete pour atteindre un surplomb: le chateau emmerge d’un glacier qui lui-meme repose sur un socle de cent metres de haut. Et tout en bas, une lagune d’un bleu turquoise absolu baigne la base massive de cette forteresse de geant. Des cascades qui chutent depuis le glacier inondent la cuvette d’un grondement tenebreux. Depuis nos premieres loges, nous assistons a cet opera dramatique que nous joue la nature avec d’autant plus d’emotion que nous l’avons gagne dans le depassement de nous meme.
La redescente, longue et rendue poussiereuse par le passage des chevaux est difficile. Parvenus a un petit plateau degage, nous marquons une pause pour nous soulager de nos douleurs en admirant la vue transcendee par la magnifique lumiere du soir. Decoupees en ombres chinoises, les montagnes disparaissent en degrade dans le lointain, revelant la profondeur et l’immensite du paysage. L’arrivee au village est une delivrance et nous buvons nos bieres, fraiches comme dans nos reves, installes a l’abri du bus echoue de La Cocina de Sole. Par les fenetres, on peut voir la montagne gravie. Je regarde le theatre de notre parcours se derouler la haut dans mes souvenirs et disparaitre dans l’ombre froide du soir qui finit de tomber des sommets.
L’ascension peut alors commencer serieusement, jusqu’a atteindre les derniers bosquets d’arbres. La pente s’accentue et que les taons, toujours plus nombreux, nous tournent autour de la tete et nous piquent sournoisement. De quoi devenir fou si la progression a travers les pierriers n’etait cette epreuve qui demande toute notre prudence et toutes nos forces. Dans notre dos, le paysage du fond de la vallee s’eloigne pas apres pas, et l’horizon qui s’agrandit laisse maintenant deviner des lacs lointains aux eaux bleues comme le ciel.
Dans un ultime effort de casi alpinisme, nous atteignons notre but: un col sur la crete de la derniere barre rocheuse qui masque le pied du mont depuis la plaine. Nous voila seuls dans ce desert de cailloux de granit et mineraux aux couleurs metalliques. Le sommet du Cerro Castillo nous apparait enfin dans toute sa splendeur de roche noire striee. Nous sommes ecrases par son imposante stature. L’ombre aceree de sa silhouette ciselee de crenaux, aiguilles et donjons se projette sur les champs de neiges eternelles en contrebas. Mais le spectacle est encore plus grandiose lorsque nous parvenons de l’autre cote de la crete pour atteindre un surplomb: le chateau emmerge d’un glacier qui lui-meme repose sur un socle de cent metres de haut. Et tout en bas, une lagune d’un bleu turquoise absolu baigne la base massive de cette forteresse de geant. Des cascades qui chutent depuis le glacier inondent la cuvette d’un grondement tenebreux. Depuis nos premieres loges, nous assistons a cet opera dramatique que nous joue la nature avec d’autant plus d’emotion que nous l’avons gagne dans le depassement de nous meme.
La redescente, longue et rendue poussiereuse par le passage des chevaux est difficile. Parvenus a un petit plateau degage, nous marquons une pause pour nous soulager de nos douleurs en admirant la vue transcendee par la magnifique lumiere du soir. Decoupees en ombres chinoises, les montagnes disparaissent en degrade dans le lointain, revelant la profondeur et l’immensite du paysage. L’arrivee au village est une delivrance et nous buvons nos bieres, fraiches comme dans nos reves, installes a l’abri du bus echoue de La Cocina de Sole. Par les fenetres, on peut voir la montagne gravie. Je regarde le theatre de notre parcours se derouler la haut dans mes souvenirs et disparaitre dans l’ombre froide du soir qui finit de tomber des sommets.






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