vendredi 24 octobre 2008

Caraibes

PARISMINA

La longue route qui nous a conduit a Parismina en valait la peine. Apres quelques heures de bus, la petite embarcation frele nous conduit vers ce bout du monde. Visages tournes vers le vent frais de l’Atlantique, nous ouvrons grands nos yeux vers cette jungle aquatique qui nous entoure. Sur la rive, un crocodile se prelasse. Le port du village est dissimule derriere des tapis de plantes flottantes. Apparait alors l’embarcadere, lieu attractif du village et son fidele soda, qui deviendra vite notre QG. Le village sent la plage, les maisons sont peintes en turquoise et des profils de tortues apparaissent sur tous types de supports. Beaucoup de maisons sont sur pilotis, quelques zones humides et canaux en plein pueblo. Au loin, l’Atlantique gronde. Je cours a l’ocean. La plage de sable noir est jonchee de bois flotte et de dechets.Les rouleux boueux ne sont pas accueillants mais la temperature hallucinante. Les traces d’une tortue venue pondre recemment temoignent du succes numero 1 de Parismina.

Lendemain, reveil a 4h, on part pour l’expedition. L’embarcation est une petite pirogue en metal, tres effilee. Les eaux du rio sont epaisses, marrons et ne presagent rien de tres chaleureux. Apres quelques minutes de naviguation, nous atteignons enfin le canal et le calme apparent car des le moteur coupe, la voix de la foret reprend ses droits. Les plus bruyants sont les singes, araignees, congos ou capuccinos. Ils sautent de branches en branches, les membres ecartelees avant de reprendre leur impulsion pour un nouveau saut dans le vide. Les arbres morts qui surgissent de la canopee sont investis par des oiseaux, et par des singes dormeurs. Un vol de toucans aux longs becs colores et incurves passe. Un iguane, a la vue d’un oiseau, se laisse tomber comme un fruit mur dans l’eau alors qu’un basilic vert fluo remonte a son tour dans l’arbre. Deux herons se rejoignent a tir d’aile, comme des statues japonaises, icones des canaux et des lagunes du parc de Tortuguero. Puis se separent, volant chacuns dans des directions opposees. Des couples de poules d’eaux vaquent dans des herbiers et s’envolent vers nous montrant leurs ailes jaune vif. Une brume s’echappe des eaux et enlace quelques arbustes, echarpe impalpable qui rend ce paysage encore plus mysterieux. La nature est un inextricable amoncellement de feuilles, de troncs, aux graphismes varies. Le meme vert, du sol aux cimes a tout recouvert, un vert gorge d’eau. Une nature assoiffee. Les quelques gouttes du debut se sont transformees en une pluis insistante qui nous penetre de plus en plus. Les animaux se sont caches et attendent sous la canopee protectrice une accalmie pour reprendre leur vie.


CAHUITA

Dimanche 26 octobre. Leves a l’aube, on est les premiers visiteurs du parc national de Cahuita a fouler le sable ensoleille de l’immense plage. Petit dej’solitaire devant le leve du jour sur la mer des Caraibes. Puis randonnee dans la foret qui longe la plage et s’etale sur quelques centaines d’hectares du parc. Superbe sentier emprunte par les fourmis , les crabes creuseurs de terriers, les lezards, les araignees...traverse par quelques papillons geants d’un bleu metallique merveilleux. La foret est superbe, cocotiers penches au dessus des vagues, quelques arbres constituent le couvert, feuillus aux feuilles de cercis cuivrees, troncs aux contreforts et racines denudees enchevetres. Les troncs sont tous recouverts de grimpantes exotiques. La profondeur de la foret semble impenetrable, je pense aux serres tropicales europeennes, mais le jardin Holbius Riquier me semble bien loin. On traverse quelques rios dans lesquels j’apercois de magnifiques poissons d’aquariums. La pointe du parc, avancee de sable issu des debris du corail dans le lagon, protege par l’une des dernieres barrieres de corail vivant du Costa Rica.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Oh, le capitaine Barbock, heu Radock! mais à côté, ça n'est pas la Castafiore.